Question posée sur Twitter le 18/02/2019

Bonjour,

Vous nous avez interpellés sur Twitter après des propos du secrétaire d’Etat au ministre de l’Intérieur Laurent Nunez sur BFM TV dimanche midi, interrogé sur les violences qui émaillent les manifestations de gilets jaunes.

– Laurent Nunez: La violence elle n’est que d’un seul côté. La violence elle vient des casseurs, des ultras qui infiltrent ce mouvement, ces gilets jaunes radicalisés et qui n’existent finalement… Ils n’existent plus que par la violence, ces gens-là. Et en face d’eux vous avez des fonctionnaires de police, des militaires de la gendarmerie qui font preuve de sang-froid, de courage et de détermination […]

– Apolline de Malherbe: Quand vous voyez que samedi dernier il y a un manifestant qui a eu la main arrachée, que le samedi d’avant il y en a un qui a perdu un œil. Hier, certains journalistes et notamment un cameraman de BFM TV dit avoir reçu des coups de matraque lors d’une manifestation alors qu’il disait être journaliste, il y a quand même un problème.

– Laurent Nunez: Il y a un problème quand il y a des manifestants, des casseurs, qui s’en prennent aux forces de l’ordre, qui veulent s’en prendre aux institutions. Je vous rappelle que l’épisode de la main arrachée, nous sommes sur une tentative d’intrusion dans l’assemblée nationale, avec un cordon de gendarmerie qui courageusement défend le site. Tous les épisodes où il y a eu des suspicions. Et j’insiste bien ce mot « des suspicions » de violences policières, parce qu’il y a des enquêtes en cours et nous verrons ce qu’il en est. Mais à chaque fois, c’est en riposte, de manière proportionnée à des agressions extrêmement graves contre les forces de l’ordre, contre les institutions par des individus qui sont des casseurs, qui sont des militants de l’ultra droite, de l’ultra gauche qui infiltrent le cortège et donc nous sommes toujours en riposte et cette riposte elle est encadrée, elle se fait de manière proportionnée, se fait de manière professionnelle et c’est dans ce cadre-là d’ailleurs que 140 enquêtes judiciaires sont en cours, sur des suspicions de violences policières et nous verrons bien ce qu’il en est à l’issue de ces enquêtes.

(…)

Notons que Christophe Castaner, ministre de tutelle de Laurent Nunez, a déjà été confronté à trois vidéos de violences policières montrant un probable usage disproportionné de la force. Dans une interview à Hugo Clément, diffusée sur Konbini le 4 février, le ministre de l’intérieur a reconnu: «Qu’il y ait eu des gestes qui ont pu blesser et des gestes qui ne correspondent pas à la doctrine, je n’en doute pas. Et systématiquement nous ferons nos enquêtes, et s’il y a eu un mauvais usage de la force, il faut qu’il y ait des sanctions». Tout en minimisant chacune des vidéos montrées par le journaliste, tenant à les replacer dans leur «contexte» ou répétant que des enquêtes sont en cours.

140 enquêtes IGPN ont été ouvertes depuis le début du mouvement. Toutes sont encore en cours d’instruction, et la présomption d’innocence doit en effet être respectée. Mais plusieurs exemples de violences montrent d’évidence que des manifestants ont été gravement blessés, sans être des casseurs et sans avoir menacé les forces de l’ordre. Il ne s’agissait pas de riposte […] de manière proportionnée à des agressions extrêmement graves» comme l’affirme Laurent Nunez. CheckNews a choisi, parmi de nombreux autres, cinq contre-exemples démontant les arguments du ministre.

Cinq exemples de violence ni proportionnée, ni nécessaire

Dès le premier week-end de mobilisation, CheckNews revenait sur le cas d’un manifestant, à Quimper, touché en plein visage par un tir de LBD, alors qu’il se tient seul, debout, face aux policiers. Il est blessé à la joue. S’il y a bien eu des heurts au cours de cette manifestation, une vidéo montre bien qu’au moment du tir, la situation était calme et l’homme n’était pas menaçant.

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