C’est, en quelque sorte, un cadeau d’adieu. Depuis le début de semaine, une stèle flambant neuve a fait son apparition dans la cour Rivoli du lycée militaire de Saint-Cyr (Yvelines). Entre quatre flèches qui partent vers l’extérieur, trois slogans sont gravés en lettres d’or : «chic à Cyr», «chic aux anciens», «chic aux tradis». Dans le langage propre aux lycées militaires, les flèches, c’est pour rendre gloire. «Chic», c’est à peu près le même sens. Au sein de l’établissement, l’objet a fait bondir.

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Car même si ces slogans ne sont pas nouveaux (ils étaient déjà écrits dans la même cour dans les années 60), même si le ministère des Armées explique à Libération que le «chic aux tradis» est à prendre dans le sens de la glorification de traditions vieilles de deux cents ans, difficile pour certains élèves et professeurs de ne pas voir dans cette stèle une provocation plus que malvenue. Car «chic aux tradis», c’est aussi une référence pour le moins transparente au mouvement des «tradis», ces garçons des classes prépa qui font vivre un enfer aux élèves filles. Libération avait révélé le 23 mars le harcèlement sexiste quasi quotidien qu’elles subissent, à tel point que la plupart d’entre elles abandonnent leur cursus avant terme.

«Ancien tradi»

La stèle a été inaugurée tout à fait officiellement alors que le colonel qui dirige le lycée militaire depuis septembre 2015, Thierry Assonion, est sur le départ. Au début du printemps encore – avant l’enquête de Libé – il était donné pour rester l’an prochain. Officiellement, le colonel obéit simplement au «plan annuel de mutation». Son dernier acte au lycée aura été en tout cas d’installer cette stèle.

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