Affaire BENALLA: Ce que dit le rapport d’enquête de la commission des lois du Sénat sur la nomination d’Alexandre Benalla au grade de lieutenant-colonel de réserve de gendarmerie.

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Affaire BENALLA: Ce que dit le rapport d’enquête de la commission des lois du Sénat sur la nomination d’Alexandre Benalla au grade de lieutenant-colonel de réserve de gendarmerie.

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Le 20 février 2019 est publié le rapport d’information de Mme Muriel JOURDA et M. Jean-Pierre SUEUR, fait au nom de la commission des lois – n° 324 tome I (2018-2019) 

La nomination d’Alexandre BENALLA au grade de  lieutenant-colonel de réserve de gendarmerie affecté au cabinet du Directeur Général de la Gendarmerie Nationale avait généré un profond émoi au sein  des forces de l’ordre ce que l’AFAR et Armée média avaient dénoncé.

Force est de constater que notre article intitulé « Affaire BENALLA, la gendarmerie nationale dans l’ombre des barbouzes… » ayant généré plus de 28500 vues à ce jour était prémonitoire.

Le Général d’armée Richard LIZUREY, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale ayant tenté de justifier  sa décision devant la commission des lois du Sénat est sévèrement critiqué dans ce rapport.

Décidément cette affaire à rebondissement démontre comment un proche du Président de la République a pu obtenir toutes les faveurs des plus hautes autorités au sein de l’exécutif. Le DGGN lui a déroulé le tapis rouge en lui accordant un traitement particulièrement privilégié et peu convaincant.

Pendant ce temps là,  de nombreux militaires de la gendarmerie particulièrement compétents sont harcelés, détruits pour  avoir dénoncé des vérités qui dérangent. Ce système se retrouve également chez nos camarades policiers qui osent faire de même d’où le nombre croissant de suicides. Il ne s’agit pas de cas isolés mais d’un système mis en place et validé par les politiques.

  • Extrait du rapport de la commission des lois (pages 59 à 62):

UNE NOMINATION ATYPIQUE COMME LIEUTENANT-COLONEL PAR « SAUT DE GRADES » ENTRE DEUX COMPOSANTES DE LA RÉSERVE OPÉRATIONNELLE DE LA GENDARMERIE NATIONALE

Nombre de représentants des forces de l’ordre ont été choqués d’apprendre qu’Alexandre Benalla pouvait se prévaloir, à 27 ans, d’un grade de lieutenant-colonel de réserve de la gendarmerie nationale. Votre commission s’est attachée à rechercher les conditions exactes et les motifs de cette nomination.

Après l’audition sous serment du Général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le président de votre commission et vos rapporteurs ont obtenu communication de l’intégralité des dossiers administratifs de réserviste d’Alexandre Benalla et Vincent Crase puis adressé plusieurs questions écrites complémentaires à la DGGN.

Les positions statutaires d’Alexandre Benalla au sein de la gendarmerie nationale : un « saut de grades » entre composantes de la réserve militaire

La réserve militaire a pour objet de renforcer les capacités des forces armées, dont elle constitue une composante essentielle. Elle comprend une réserve citoyenne (qui vise à entretenir l’esprit de défense et à maintenir le lien entre la nation et ses forces armées) et une réserve opérationnelle « de niveau 1 » (qui permet à la gendarmerie de renforcer l’action quotidienne de ses unités).

La réserve opérationnelle de niveau 1 se subdivise elle-même entre les réservistes de « sécurité publique » (environ 30 000) et les réservistes « spécialistes » (au nombre de 87 en octobre 2018). Conformément à l’article L. 4221-3 du code de la défense, ces spécialistes sont recrutés pour exercer des fonctions déterminées correspondant à une expérience ou qualification professionnelle civile, sans formation militaire spécifique.

Le grade du réserviste spécialiste est temporaire (il dure le temps de la mission correspondante) et n’emporte aucune prérogative de puissance publique, ni de commandement, ni – pour la gendarmerie nationale – le port d’insignes ou de tenue.

Alexandre Benalla a intégré la réserve opérationnelle « de sécurité publique » à l’issue d’une préparation militaire gendarmerie (PMG), le 25 juin 2009, dans le département de l’Eure, où il a effectué pendant six ans comme gendarme-adjoint, au gré de ses convocations, un travail de sécurité publique générale. Entre 2009 et 2015, il a ainsi servi au total pendant 194 jours. Ayant donné satisfaction, il a été promu brigadier le 1er décembre 2015.

Il a été radié à sa demande en novembre 2017, ayant intégré sous un autre statut, cette fois comme « spécialiste », la seconde branche de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale. Il a obtenu cette intégration le 20 octobre 2017 au grade de lieutenant-colonel, à l’initiative du directeur général de la gendarmerie nationale 1, alors que les services instructeurs avaient, eux, envisagé un grade, inférieur, de commandant.

Son changement de grade en 2017 ne constitue ainsi pas, juridiquement, un « avancement » depuis sa position de brigadier, mais il consacre un nouveau statut dans une autre branche de la réserve opérationnelle.

L’utilité d’une telle nomination a été défendue par la gendarmerie nationale et par l’intéressé avec des justifications variables et qui demeurent peu convaincantes.

Selon les premiers éléments fournis par le Général Richard Lizurey, Alexandre Benalla aurait en effet été avant tout recruté pour ses qualités (« au titre de son expertise dans la sécurité des installations et des personnes ») et son profil atypique, dans l’optique de participer à un groupe de travail et de réflexion sur l’amélioration de la sécurité des emprises militaires de la gendarmerie.

Le Général Richard Lizurey a néanmoins également admis devant votre commission qu’un tel recrutement se justifiait en réalité moins pour des raisons de fond que pour des raisons d’affichage : l’octroi d’un grade militaire élevé était simplement le moyen de faire accepter un jeune chargé de mission de l’Élysée de 27 ans à la table des haut gradés qu’il allait être amené à fréquenter. Ainsi, selon lui : « […] dans le monde militaire quand on discute avec des gens, souvent le premier réflexe c’est de regarder le code-barres. On regarde le code-barres, on regarde ce qu’il y a sur les épaulettes. […] Il me paraissait donc important, pour que cette réflexion soit intelligente, que je le positionne à un niveau où les gens l’écouteraient ».

Vos rapporteurs apprécient la franchise des explications du directeur général de la gendarmerie nationale qui assume, sans se défausser, une décision personnelle tant dans le choix de la nomination d’Alexandre Benalla que dans celui du grade attribué. Ils prennent aussi note des déclarations d’Alexandre Benalla, qui demeure persuadé que ses diplômes (Master 1), son parcours (dans les métiers de la sécurité) et son poste (à l’Élysée) le qualifiaient pleinement pour ce grade d’officier supérieur.

Néanmoins, vos rapporteurs ne sont pas convaincus de la pertinence de cette nomination comme spécialiste à un grade aussi élevé au regard de la jeunesse d’Alexandre Benalla (benjamin, à 27 ans, des officiers supérieurs), de la nature et du niveau de ses titres universitaires et, surtout, de sa courte expérience professionnelle.

Cette nomination souffre ainsi particulièrement de la comparaison avec les profils habituellement intégrés comme officiers supérieurs à la réserve opérationnelle en tant que spécialistes.

Selon les informations transmises par la DGGN, le vivier de la réserve opérationnelle des « spécialistes » de la gendarmerie nationale est particulièrement resserré : on ne compte actuellement que 87 personnes sous contrat à ce titre (17 au grade de commandant ou chef d’escadron et seulement 10 au grade de lieutenant-colonel). Les profils recherchés sont titulaires de compétences techniques rares ou pointues ou de diplômes universitaires ou d’études supérieures – juristes, psychologues, experts en sécurité, en intelligence économique, en hautes technologies, ingénieurs en informatique, en travaux cartographiques…

En outre, concernant la procédure de nomination, votre commission note que, sollicité par le Général Richard Lizurey pour mener une étude statutaire préalable en vue de l’intégration d’Alexandre Benalla comme spécialiste, le commandement des réserves de la gendarmerie nationale relevait que ce dernier n’aurait normalement pas atteint le grade de capitaine avant 2025 au plus tôt, dans la réserve « de sécurité publique » ; ce même service n’envisageait pour sa part l’éventualité d’une nomination comme spécialiste qu’au grade, inférieur, de commandant. C’est le Général Richard Lizurey en personne, comme il l’a indiqué devant votre commission, qui a souhaité « aller encore au-delà » de ce grade, considérant en effet que seul le grade de lieutenant-colonel « permettait [à Alexandre Benalla] d’être vu comme un pair par les membres de ce groupe de travail de haut niveau. »

Il est enfin à noter qu’Alexandre Benalla a admis lui-même n’avoir finalement quasiment jamais participé aux travaux du groupe de réflexion pour lesquels il était si important de le doter du grade de lieutenant-colonel…

(…)

Pour qu’une telle anomalie ne se reproduise plus, vos rapporteurs estiment nécessaire que la gendarmerie nationale renforce la transparence de ses recrutements et la rigueur des règles de sélection dans la composante « spécialiste » de sa réserve (référentiel de compétences techniques ou théoriques recherchées, niveau élevé de formations ou d’expériences professionnelles nécessaires pour postuler, vérification et appréciation préalable par un jury pour préparer et appuyer la décision du directeur général).

1 Le grade attaché à l’exercice de cette fonction de spécialiste dans la réserve opérationnelle est conféré par arrêté du ministre de l’intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale (article L. 4221-3 du code de la défense), le directeur général de la gendarmerie nationale exerçant une délégation à cet effet.

Pour accéder au rapport de la commission des lois du Sénat, cliquer sur lien ci-dessous:

Rapport Sénat 20 février 2019

2 Réponses pour Affaire BENALLA: Ce que dit le rapport d’enquête de la commission des lois du Sénat sur la nomination d’Alexandre Benalla au grade de lieutenant-colonel de réserve de gendarmerie.

  1. L’Élysée avait coutume de nous fournir des Chanoines, ainsi nous en avons eu toute une pléiade (…), mais notamment dans ces tous derniers, les chanoines, Sarkôzy, Hôllande puis Macron, ont nettement brillé, ainsi :

    Le Chanoine Sarkôzy a trempé dans tous les trafics et turpitudes pour amener la France à son collapse par la fausse crise de 2007/08… Mais avec les bons offices de ce “dévoué“ Chanoine qui eut la pioche et la main généreuse, ainsi, comme Winston Churchill faisait nommer ses doublures, lui il fit nommer certains pour la postérité, pas pour le Musée Grévin, dont :

    Le colonel Bernard Henry Lévy, un réformé pour raison psy… dixit le journal Libération

    Le capitaine David Smet (fils de Johnny Halliday) n’ayant jamais servi, mais vivant aux USA

    Le colonel Michel Sardou, lui fit une déprime car il voulait être Général ???

    Le colonel Michel Drucker, parce qu’il le valait bien comme le Colonel Sanders pour son Kentuky Fried Chicken (KFC le poulet frit en barquette)

    Le Chanoine Hôllande se distingua par son zèle en franc-maçonnerie et sa conception toute particulière de l’ingérence…

    Le Chanoine Macron repris les bons usages de l’ingérence tous azimuts, pour démolir la France, mais avec le colonel Benalla, c’est l’arbre qui cache la forêt, l’écran de fumée qui permet à toute la mafia de finir de dépecer la pays, à moins que…

    Christian Sébenne

    • Alexandre Benalla ainsi que Vincent Crase ont été mis en détention provisoire, entrés libres le matin au tribunal, ils en sont ressortis le soir au terme des auditions avec les menottes aux poignets, via la prison de la Santé où Benalla vient d’être incarcéré ce 19 février 2019.

      http://www.revolutionpermanente.fr/Benalla-en-detention-Mais-les-affaires-d-Etat-courent-toujours

      Les sénateurs ont rendu leur rapport très instructif et ont mis en lumière les différents points de disfonctionnements au sein de l’entourage de l’exécutif de la présidence de la République, qui mettent à mal plusieurs personnes de l’entourage restreint d’Emmanuel Macron.

      D’autre part, cette commission d’enquête sur les divers agissements de Benalla aura permis aux sénateurs de rendre la monnaie de la pièce au sieur Emmanuel Macron qui, il y a quelques temps prônait pour la suppression pure et simple de cette institution, aujourd’hui, preuve est faite que celle-ci a joué pleinement son rôle.

      Par ailleurs, il est fait état que Benalla aurait été impliqué dans des contrats avec des Russes, or, en cette période où tout est bon pour nous entrainer dans une guerre contre la Russie, de certains voudraient y voir une ingérence quelconque de Vladimir Poutine au sein de l’Elysée, il y aura lieu de faire état des dates de ces contrats et de la proximité ou non de ces mandataires russes avec le Kremlin, de là des conclusions s’imposeront.

      Il est intéressant de noter que si Benalla serait ou aurait été en affaire avec des hiérarques russes, la presse dite officielle ne se pose aucune question de moralité pour un nombre très élevés d’hébreux à double citoyenneté au sein de notre gouvernement, de notre assemblée nationale, de notre Armée, de notre Police, de notre Gendarmerie de notre justice, de notre administration en un mot qui détiennent des postes sensibles et stratégiques, il suffit pour cela de se remémorer du cas de Shimon Pérez qui avait un bureau dans le saint des saints de la Défense Nationale… on connaît depuis, où nous ont mené tous les dérapages et turpitudes de ce brillant exploit.

      Christian Sébenne

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